Warning: main() [function.main]: php_network_getaddresses: getaddrinfo failed: Name or service not known in /mnt/132/sda/2/f/csmrillieuxnordique/Pages/Report/Rep05_06/Marcia.php on line 11

Warning: main(http://csmrillieux.free.fr/bandeauhaut.htm) [function.main]: failed to open stream: Success in /mnt/132/sda/2/f/csmrillieuxnordique/Pages/Report/Rep05_06/Marcia.php on line 11

Warning: main() [function.include]: Failed opening 'http://csmrillieux.free.fr/bandeauhaut.htm' for inclusion (include_path='/mnt/132/sda/2/f/csmrillieuxnordique/include:.:/usr/php4/lib/php') in /mnt/132/sda/2/f/csmrillieuxnordique/Pages/Report/Rep05_06/Marcia.php on line 11
Accueil

Val Di Fiemme, ITALIE - 33° MARCIALONGA - 70 km Classique, Worldloppet FIS - 28 & 29 janvier 2006

La légende de Louis II et le Dolo mythe - épisode 1.

Après les étapes nordiques de l’année dernière et avant de franchir l’Atlantique l’année prochaine, le CSMR avait décidé de s’illustrer en 2006 dans les Dolomites et les Alpes Bavaroises, sur la Marcialonga et la König Ludwig Lauf.

C’est par un beau matin calme et ensoleillé d’un vendredi de fin de Janvier que Jacky, Serge et moi partîmes sous la neige et le vent pour franchir le tunnel du Mont-Blanc avant qu’il ne fermât. Pierre[1], Jérôme et Yann avaient choisi le Fréjus. En un pif-paf, un plat de penne - à jouir - et une bière de la vallée de Courmayeur, nous avions déjà passé Milan.

« On dort où ce soir ? 
-  Vérone
-  Vers où ?
-  Tu sais bien : Vérone,  ses arènes…
-  César n’était pas reine, il était général en chef, et rien ne prouve qu’il était homo !
-  Non, enfin Vérone, les amants de Vérone…
- Je prends toujours des amandes à mère et je ne sais pas quelle variété elle achète... »
Une petite ascension du balcon par la face nord ?

Un tour de ville, une pizza et une bière du Trentin plus tard, nous retrouvions à l’hôtel l’équipe des pressés : voyage le vendredi et le samedi, course le dimanche en journée, retour dans la nuit et au boulot le lundi. Serge, Jacky et moi avions opté pour une immersion culturelle plus approfondie, nous laissant une semaine pour découvrir le haut-Adige, le sud Tyrol et la basse Bavière.

Belle vue depuis nos fen^tre !Le lendemain, veille de course, il nous reste deux heures de route pour gagner nos pénates valdifassiennes. J’ai trouvé un appartement super sympa à… quelque chose di Fassa, mais quoi di Fassa ? J’ai égaré les renseignements au cours de mon récent déménagement. Plan B : l’office du tourisme de Pozzo di Fassa et le magasin de sport juste à côté. Notre résidence est à Vigo di Fassa où on ne nous attendait pas si tôt ; le tunnel du Mont-Blanc est fermé et les routes des Alpes ressemblent à un souk enneigé. On a bien fait de partir la veille.
Nous logions au rez de chausséeLes pistes de ski sont à 20 mètres de l’appart’ ; nous avons une grande buanderie chauffée, avec machine à laver et local à skis. L’appartement est tip-top… pour 4. En effet, nous sommes 6 pour cette première nuit mais seulement trois pour les quatre suivantes. J’ai affirmé sur l’honneur que nous ne serions pas plus nombreux et la propriétaire loge juste à côté. Faut jouer fin ; Pierre et Jérôme sont priés d’aller se promener pendant que les quatre officiels déclinent leur identité, pièces à l’appui, et emménagent. Vigo di Fassa, en fond de vallée, avec les Dolomites en arrière-plan...

L’installation terminée, les internes externés peuvent nous rejoindre discrètement. On chausse les skis une petite heure pour s’oxygéner, puis séance fartage. Les conditions ne sont pas évidentes pour l’accroche. Il fait à peine sous zéro et la neige fraîche a déjà beaucoup lustré dans les traces. Que sera-ce au passage de nombreux skieurs demain ? D’un autre côté, la course est vraiment plate entre le km 15 et le km 67. Il faut donc surtout glisser pour envoyer de la poussée simultanée. Les quinze premiers kil’ passeront bien sur le jus et les trois derniers comme ça pourra.

Nous optons tous pour un fartage à la poussette. Je choisis une base Swix -1 –5, que je recouvre d’une poussette Rex fluorée 0 –4.L’essai sur la piste éclairée qui jouxte l’appart’ est très concluant. Je décide ne plus toucher à rien et de ne surtout pas réessayer le lendemain. Pour accrocher, il faut d’abord être persuadé qu’on va accrocher.
Un profil descendant
Tout ceci nous amène à 19 h 15 et, enfer et damnation, on a oublié d’acheter le pain. Malgré une tentative désespérée de Jacky pour trouver une boulangerie ouverte, il faut se rendre à l’évidence : ce soir, pâtes on the rocks. J’ai également un gâteau Overstim à cuire pour le lendemain matin et il manque un seul truc dans l’appartement : un four. Demain matin, pâtes on the rocks aussi. Après le dîner, nous allumons la télé pour consulter la météo. Ils annoncent une poussette chaude en première partie de matinée laissant place progressivement à un passage de klister avec même des perturbations de rouge. Ces nouvelles ne nous empêchent nullement de trouver un repos mérité et serein et le lendemain matin, nous sommes fin prêts pour sauter dans la navette de 7 h 30 qui nous amène à 7 h 45 sur la ligne de départ. Les dossards en poche, notre joyeuse équipe se voit déjà à l'arrivée du lendemain !
Et c'est parti pour l'élite et la première ligne

Nos départs s’étalent entre 8 h 15 et 8 h 55. Je pars à 8 h 25. Chaque vague de départ s’effectue en compagnie sonore de la barrique olympique Luciano Pavarotti (lequel assurera une reprise pour la cérémonie d’ouverture des Jeux), ce qui donne d’autant plus envie de partir vite.

Ca y est ; je suis parti ! poussée simultanée, poussée simultanée, poussée simultanée, pas de un : passe pas ; pas alternatif : passe pas non plus ! Au secours ! je fais la première bosse de 50 mètres sur les bras dans une neige rapportée qui savonne, en regardant passer des mecs tout droit. Calme et dignité ; ça va aller mieux bientôt. Après deux kilomètres effectués quasi exclusivement en poussée simultanée, la neige se rapproche de celle sur laquelle nous avons fait nos essais ; c’est normal, on passe devant chez nous au kilomètre 10.

Maintenant, ça accroche tout en glissant ; le festival va pouvoir commencer. Changement de traces, dépassement, changement de traces, poussée, pas de un, pas de un et renouveler la procédure pendant quinze kilomètres, jusqu’au point haut de la course, Canazei. A ce moment là, j’ai déjà rejoint pas mal de dossards de première ligne et je skie en compagnie de la première fille de la deuxième ligne, ce que je ne saurai qu’en consultant les résultats, mais n’anticipons pas. Sitôt passé Canazei, je lâche ma compagne dans les premières parties descendantes et enchaîne 25 bornes de poussée simultanée, entrecoupée de séquences de quelques secondes en alternatif pour passer les petites bosses. Seule exception notable, le passage à Moena, d’où l’on est parti et où l’on revient entre les km 30 et 35. La piste grimpe au-dessus d’un tunnel routier en empruntant une bonne bosse d’environ deux minutes. J’accroche toujours et la passe tout droit.

Le groupe de tête
Vers le fond de la vallée à Canazei : demi-tour, tout le monde redescend !
Jorgen AUKLAND, futur vainqueur, prend la tête à Canazei.

C’est au km 40 que « ma qué yé crois qué yé commence oune sentir la fatigue dans les bras ». Mais globalement, ça va encore jusqu’au km 46 à la sortie de Predazzo.

J’ai fini de manger mon pain blanc : plus de bras, plus d’accroche sur des traces lustrées et au soleil, et le parcours longe la route et devient moins sympa. Ma compagne des premières heures me redouble ; à l’arrivée, elle m’aura posé un quart d’heure en 23 kilomètres sans difficulté ! C’est d’autant plus frustrant que la fatigue est purement musculaire et concentrée dans le haut du corps. J’aurais encore le jus nécessaire pour envoyer du gros en altern’. A 10 kil’ de l’arrivée, je me fais doubler par un groupe de trois gonzes qui  ont trouvé la solution : dès que ça monte à peine, ils patinent. L’éthique qui me meut, pensé-je alors en mon fort intérieur en longeant une laiterie, m’interdit ce type de procédés. Non seulement je ne patinerai pas mais je me refuserai, à l’attaque des trois derniers kilomètres en montée, à faire refarter mes skis par les organisateurs d’un coup de rouleau. Peut-être n’irai-je pas bien haut, mais au moins j’irai seul ! Résultat : 19 minutes pour les 3 kilomètres.

Pierre, 67° km, au pied de Cavalese. Y'a plus qu'à monter !
Pierre, 55° km
Jean, 40° km
Jacky, 40° km
Yann, 25° km
Serge, 25° km
Jérôme - 20° kmPlutôt content, car je me suis bien amusé pendant 45 km sur 70, je retrouve Pierre à l’arrivée, en train d’avaler des macaronis. Nous reprenons sans attendre une navette qui nous ramène à la maison ; Jérôme, inscrit sur le 45 km, arrive juste derrière nous, puis les retours se succèdent au cours de l’après-midi. Mention spéciale pour Serge : il a estimé qu’il n’avait pas pu skier à son rythme pendant ses sept heures de course. Aussi, au retour, il s’est fait déposer 5 kilomètres au-delà de chez nous pour pouvoir rentrer à skis. Sac à dos et sac vestiaire en mains, cela l’a contraint à skier sans bâtons. Excellente séance de récupération active et technique.Jérôme - 25° km
Jorgen AUKLAND, Norvège.
70 km classique (3873 hommes classés)
45 km classique (253 hommes classés)
1er homme (J. AUCKLAND - Nor)
3h24'47"
1ère homme
2h10'12"
Pierre MICHEL (6° Français)
4h27'22"
528°
Jérôme DUCLOCHER
4h07'57"
53°
Jean SCHWANDER (10° F.)
4h55'03"
1060°
Jacky ROUZAIRE (19° F.)
5h54'47'
2177°
Yann FALLAVIER (22° F.)
6h19'50"
2552°
Serge BESSON (30° F.)
7h07'42"
3121°
Dolomites, Canazei.

Au débriefing du soir, notre constat est unanime : on n’avait pas les bras mais, côté fartage, il n’y avait rien à faire de mieux. Les coureurs fartés au tube dès le départ ont botté pendant les deux premières heures… Et les meilleurs ? Réponse donnée en direct le soir sur une émission plateau de la RAI, à laquelle participait l’équipe d’Italie, images à l’appui (imaginez ce type d’émission de 45 minutes sur France 2 à 19 heures le Dimanche !) : les deux premiers, filmés en travelling sur la montée, ont fait l’ascension exclusivement en poussée simultanée. Quant on connaît la pente, c’est assez fort. Néanmoins, la course se gagne en 25 minutes de plus que l’année dernière.

Nos trois saisonniers de compagnons nous ont quitté ; Jacky et Serge ont passé le début de soirée à bouffer les économies du ménage en essayant de faire fonctionner leur portable. L’heure de la pizz’ à bière a sonné.

De retour, nous consultons un ouvrage apporté par Jacky, le guide Desmaison des campings. René Desmaison est à la verticale ce que Mike Horn est à l’horizontale[2]. Dans toutes les grandes faces des Alpes, il s’est ingénié à répertorier les endroits où l’on peut camper confortablement et en a tiré un livre. Nous envisageons d’écrire sans tarder et dans le même esprit le guide des Dolomites. De retour, nous décidons d’améliorer l’étendue de notre vocabulaire italien, en regardant « le bon, la brute et le truand » sur la RAI.

Les trois jours qui suivent nous donnent l’occasion de découvrir les sites nordiques à proximité, le Passo san Pellegrino, le Passo Doble et surtout le fabuleux site du Passo Lavaze. Le plateau de départ des pistes se situe à 1600 mètres d’altitude et le point haut à 2150 mètres. Des pistes de toutes les couleurs et de toutes les longueurs, toutes en doubles traces, font le tour du domaine sur des dizaines et des dizaines de kilomètres. Au cas où cela serait insuffisant, le site est relié à d’autres… Mais là s’arrête notre exploration, car notre séance de quatre heures ne nous laisse pas le loisir d’en découvrir davantage. Nous sommes à peu près les seuls touristes présents sur le site. Clubs, équipes de comités, équipes étrangères tournent en skate et en classique et nous revivons l’ambiance du fond spécial : tu pars à fond et dans le premier tour, tu n’arrête pas de te faire enrhumer par ceux qui bouclent leur troisième. Nous saluons amicalement tous ces athlètes qui nous doublent par des « Buon’ Giorno, filio de puta », fiers de montrer aux autochtones les progrès en italien que nous avons réalisés grâce à notre séance de télévision.

Jacky
Serge
Le ski de fond est un sport de contemplatif !

Ce soir là, nous décidons de fêter dignement notre fin de séjour italien en nous offrant une pizza bière. Demain, direction l'Autriche puis l'Allemagne.

Les aiguilles de Pera di Fassa dans la brume...


[1] Sur Fermat, Pierre voir Encyclopédia Universalis à l’article équations diophantiennes

[2] voir l’épisode Tintin en Norvège


Page développée par Pierre MICHEL / 10-mar-07