Comme chaque année à la mi-janvier, nous nous retrouvons du côté du Manon, dans les Hautes Combes du Jura, pour l'ouverture de la saison de course en classique. Après un gros mois de décembre à rentrer du foncier, nous venons faire du rythme sur le 30 kilomètres des Bellecombes, entre les Molunes et les Moussières. Le temps est au beau-fixe, les conditions pour le classique sont idéales : belle neige fraiche, froide et dure, thermomètre coincé largement en-dessous de 0°C. Jérôme, Serge, Alain et Pierre, ainsi que leurs petites familles, sont fin prêts pour un week-end de course bien agréable. Yann nous accompagne, mais à cause de douleurs dans le dos, il ne peut s'aligner au départ, préférant se réserver pour la Marcialonga qui a lieu deux semaines plus tard.

Globalement, le parcours est descendant, puisque le départ de la Simard aux Molunes est nettement plus haut que l'arrivée dans la plaine des Moussières. Mais entre les deux se trouvent un certain nombre de bonnes grimpettes à répétition, entrecoupées de descentes rapides et parfois techniques (notamment pour descendre entre les Molunes et le Manon). Côté fartage, la neige froide étant abrasive, nous optons pour une base de Grund passée à chaud, recouverte de poussette bleue : ça accroche du feu de Dieu, voire même presque trop pour les plats descendants. Mais mieux vaut être prudent en début de saison !

C'est donc sous le soleil de la Simard que le départ est donné : il est extrèmement rapide, et pour les 7 premiers kilomètres, on se croirait franchement sur un 15 chrono ! Le palpitant est à la fête, les bras aussi. D'autant qu'en ce qui me concerne, je me retrouve rapidement au niveau de Gaëtane Perret,la première féminine. Après la première boucle de la Simard, nous montons vers la Vie Neuve aux Molunes ; je sens bien que mon accroche est franche, et je fais parler la puissance : ça fait du bien de se défouler ! Seulement arrivé sur la crête, il nous faut plonger (au vrai sens du terme ou presque !) vers le Manon, en dévallant un goulet du plus bel effet : la neige est très dure, et ça envoie sec ! Aussitôt, les écrats se font : Gaëtane est toujours là, juste devant, mais elle glisse mieux que moi, et surtout est plus agile dans les virages (elle doit mieux les connaître que moi !). N'ayant pas envie de m'exploser à 15 jours de la Marcialonga, je préfère parfois sortir des rails dans les virages un peu "olé olé", et je débouche au Manon avec 50 m de retard sur elle ! Je ne la reverrai jamais, et de relance en descente rapide, elle me mettra 2 minutes sur la ligne d'arrivée (sur les 20 derniers km) !