De notre envoyé spécial, Jean Schwander... Vous pouvez consulter les résultats des quelques 4 500 partants sur http://www.finlandiahiihto.fi ...
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La passe de trois : la Transju, la Finlandia et la Vasa, telle était la quête de Roland, Jacky et moi. Après une transju " venteuse ", dès le mercredi, les trois héros (le terme est approprié je crois) se réunissaient en soirée chez Jacky pour une réunion logistique : en clair, comment minimiser le nombre et le poids des bagages.
Dès le lendemain matin à 6 heures, le résultat officiel nous était donné par une charmante hôtesse antillaise chargée de l'enregistrement à St Exupéry : " 77 kg mais votre housse à skis est trop longue pour être pesée en entier " ; première épreuve passée.
Avion, Londres, avion, Helsinki, bistrot, car, Lahti, marche, hôtel. On y est ! Pas de ski jeudi soir : il est déjà 19 heures et nous sommes un peu fatigués.
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Le lendemain matin, après un petit dej' solide, nous voilà partis pour skier sur le parcours de la course du lendemain. Le stade est vraiment mythique et nous enchaînons les photos, genre nous et les tremplins, moi dans le pas tournant d'arrivée… | ![]() |
Les organisateurs sont en train de dégager la voie ferrée qui arrive au stade car, demain matin, un train spécial d'Helsinki déposera les coureurs sur la ligne de départ : trop forts ces finlandais !
Super pistes, super conditions : soleil, neige fraîche ancienne, -5° C remontant pour le lendemain vers -1° C. Au fartage, facile : poussette bleue ou violette, vert polaire pour moi et pour des raisons qui me prendraient trop de temps à expliquer ici… Un autre grand moment : le retrait des dossards : Jacky et moi avons tiré, à la suite d'une probable erreur de casting, des dossards de première ligne… et il n'y a pas de ligne élite ! Nous partirons donc aux côtés de Mika Myllilae, mais pas pour longtemps. | ![]() |
Roland est en quatrième ligne mais, contrairement à la Vasa où est organisé le merdier au départ, juste pour l'image, nos amis finlandais ont établi douze lignes de départ avec des vagues toutes les 10 minutes. Il n'y aura donc pas de gêne.
Notre second quartier général s'appelle Russo, restaurant finno-italien ou deux fois par jour nous commandons la " big pasta party " et les bières qui vont avec.
En milieu d'après-midi, nous décidons de préparer les skis pour le lendemain. Dans le garage de l'hôtel transformé pour l'occasion en ski room, allemands, russes, italiens, suisses, autrichiens… sont déjà au boulot avec du matériel hallucinant : compresseurs, brosses rotatives, décapeurs thermiques… Nous sortons modestement nos petits bouts de farts et notre fer de poche, demandons à un allemand s'il veut bien nous laisser une sortie électrique de l'enrouleur à prise multiple qu'il a déjà installé, ce qu'il accepte bien volontiers, et vingt minutes après, nous avons fini dans l'ambiance laborieuse du garage et dans l'indifférence générale, jusqu'à ce qu'une allemande, en discutant avec nous, apprenne que nous sommes en première ligne… " et vous fartez comment ? et comment vous vous préparez ? ". Amicaux mais dignes, nous produisons notre petit effet. Pas facile d'être une vedette !
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Le lendemain matin, dans le stade (mythique) sur la ligne de départ, c'est une autre paire de manches pour Jacky et moi. " mettons-nous bien derrière pour pas gêner ". Pan ! nous parcourons les 5 premiers km, les plus durs du parcours avec les 10 derniers de notre vague de départ, en 39 minutes, pour pas gêner, et décidons d'un accord tacite de nous mettre dès lors sur un rythme plus conforme à un 60 km pour des mickeys qui ne connaissent même pas le parcours. Superbe parcours au demeurant, plaisant techniquement si l'on excepte 10 km entre le km 25 et le km 35, tracés sur un plateau où tous passent en poussée simultanée… sauf moi, tout ça parce que je suis petit et faible des bras, c'est trop injuste ! |
Après 4 h 24 de course et un dernier 10 km euphorique (j'vais les piler, j'vais les piler) je débouche dans le stade (mythique) de Lahti et me fais le tour du stade à fond, en poussée simultanée, et sors ainsi victorieux d'un sprint à quatre pour la…721 ème place ! Content ; Jacky arrive une douzaine de minutes plus tard et Roland met encore une douzaine de minutes de plus. Une fois prise la médaille et claqué deux bises à l'adorable finlandaise préposée aux médailles, je m'aperçois que je suis cuit dur : même pas d'érection au moment de l'étreinte avec elle. Heureusement, nos amis finlandais, qui sont décidément et définitivement trop forts, ont prévu le sauna avec bière à volonté. | ![]() |
Deux heures plus tard, c'est encore fatigués mais plutôt en forme que Roland, Jacky et moi nous retrouvons à l'hôtel pour le début de l'étape contre-la-montre (notez qu'ils nous ont laissé la chambre à disposition jusqu'à 16 heures) : faire les bagages, payer, aller à la gare routière (sur le chemin nous rencontrons nos allemands qui, encore dossards accrochés et chaussures de ski au pied, rentrent à la douche. " Désolé, on reste pas ce soir on donne une représentation à Turku ! Die spinnen, die Franzosen ! "
A 17 heures, nous sommes dans le car et "ma qué que ye cois que ye commence à sentir la fatigue..." ; le port de Turku, 20 h 25, il fait nuit et il y a du brouillard. Ma meilleure idée du voyage : j'ai choisi un hôtel (un peu cher peut-être mais quel buffet au petit dej') à 50 m de l'arrêt des cars et à 20 mètres de l'embarcadère. A 20 h 35, nous sommes à table devant nos Lapin Kulta ( The beer from Lapland).
Le lendemain matin, après le petit déjeuner pris de 6 h 30 à 8 heures ( on y a droit, on y a droit), nous embarquons pour la traversée vers la Suède, dans l'ambiance magique des eaux prises en glace et parsemées de centaines d'îles et îlots tout au long des 12 heures de traversée. La journée se déroule comme dans un rêve doux : l'ambiance feutrée du bar panoramique, le vent du pont supérieur qui fouette le visage, le salon télé où sont diffusés les championnats du monde de ski de fond, le mobilier cosy du restaurant de viande ( 300 g de bœuf saignant, ce n'est peut être pas idéal pour la récup' mais c'est bon !) et la cerise sur le gâteau, après une petite sieste dans notre cabine : jaccuzi et sauna, duquel on continue à voir défiler le paysage. Arrivés à Stockholm, après avoir suscité l'inquiétude d'un chien chercheur de drogue et de son maître " la poudre blanche, c'est de l'Overstim et on vient faire la Vasa… ", nous nous apercevons que Vasaloppet sert de sésame partout. Ce soir là, nous dormons au Formule 1 : c'est une ambiance plus glauque mais nous n'y restons qu'entre 23 heures et 7 heures du matin et avons de plus la chance de tomber sur la seule chambre de l'hôtel avec toilettes (dans le lavabo... si, si ! Ca marche très bien). | ![]() |
Dispos, mais pas trop frais quand même, nous sommes le lendemain à la gare centrale de Stockholm pour prendre le train de 8 h 55, arrivée à Mora à 12 h 23. Là deux solutions, pour faire les trente derniers kilomètres, la première par bus ( c'est long, il faut en changer en milieu de parcours), la seconde en taxi ( c'est rapide et l'hôtesse avec laquelle j'en discute me dit sur un ton langoureux qu'elle peut appeler le taxi pour nous ) ; quarante minutes plus tard, nous débarquons du taxi et rejoignons le reste du groupe en notre lieu de villégiature suédoise. Ils sont étonnés de nous voir si tôt ; eux, ils sont arrivés la veille, un dimanche, donc pas de centre d'information, pas d'hôtesse au ton langoureux et le bus pour faire le trajet…
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développée par Pierre
MICHEL / 10-mar-07
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