Stage de préparation avec Patrick REMY - TIGNES - Vendredi 24 au Dimanche 26 Octobre 2003
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En ce début de saison, alors que la neige fait ses premières apparitions (pourvu que ça dure, comme dirait l'autre...!), la motivation est là, et l'impatience démange les spatules des skieurs du CSM RILLIEUX Nordique. Afin d'être au mieux pour le début de saison, et d'envisager les grands rendez-vous avec sérénité, nous avons organisé 3 jours de stage avec Patrick REMY (ancien membre des équipes de France de ski nordique) sur le glacier de Tignes. C'est pourquoi Anne-Laure et Jean-Yves, Liliane et Alain, Isabelle et Pierre, Mathieu et Xavier, Franck, Laurent, Jean, Guy, Jérôme, Patrick, |
Régis, Darien et Jean-Luc se sont retrouvés sous une petite neige tombante au Rocher Blanc, à Tignes-la Brévière pour trois jours. Le programme était simple : ski sur glacier toute la matinée avec les conseils de Patrick REMY, et l'après-midi, débriefing vidéo, footing, séance de placement et d'étirement agrémentée de quelques exercices de gainage abdominal, fartage, et bien évidemment, rigolades et détente... Avec tout ça, il ne restait que la nuit pour se reposer (n'est-ce pas Alain, le spécialiste du son et lumière à 4 heures du matin...) | ![]() |
Dès le vendredi matin, à la sortie du funiculaire et après une petite mise en jambes sur les pistes d'alpin, c'est avec un certain courage, accompagné d'une abnégation évidente, mais avec le sourire, que nous nous sommes entendus dire par Patrick :"Les bases sont bonnes... oui, oui... mais il va simplement falloir oublier la façon dont vous skiez depuis ces dernières années ! Vous allez voir : le ski de fond, c'est un sport de parresseux : suffit de pousser un peu pour glisser longtemps !" Bon, ben... quand y faut y aller, faut y aller... Vidéo à l'appui, nous avons décortiqué ... nos erreurs !
![]() | Répartis en deux groupes (débutants, et skieurs ayant déjà travaillé avec Patrick l'année dernière...), nous avons commencé par réviser nos gammes :"pour bien glisser, il faut être équilibré. Donc commencez par m'enlever un ski !" Petite descente, équilibration sur une jambe, pied libre légèrement en avant; les chevilles travaillent, et certains d'entre-nous ont tendance à battre des ailes. | ![]() |
Personne n'a échappé au célèbre "lancer de chaussures" (voir le stage de l'année dernière à la Féclaz ! ) : plus facile à dire qu'à faire, mais c'est un excellent exercice d'équilibration.Vous aurez peut-être l'air un tantinet ridicule au début, mais faut savoir souffrir pour être beau !
Le principe de base prôné par Patrick est simple et se résume de la façon suivante :" petit - GRAND !": fini de pousser de façon bien régulière et symétrique sur un ski et puis l'autre. Attention au transfert de poids trop précoce ! En effet, en se concentrant trop sur ce fameux transfert, on finit par se balancer d'un ski sur l'autre, en mettant souvent trop de puissance sur les bras, en étant finalement fréquemment en double appui, et en poussant trop tard et derrière (fin de poussée en pointe de pied)!
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"Dis Patrick, qu'est-ce qu'y faut faire alors ?" Simple ! Il faut privilégier l'impulsion sur la jambe d'attaque, en poussant sur le talon (sans les bras, et donc sans les bâtons pour les éducatifs), pieds joints. Il s'agit de comprimer un ressort (phase 1). Puis aussitôt, la jambe d'attaque comprimée se détend (phase 2) pour finalement "remonter" le bassin grâce à la dite impulsion sur la jambe de glisse. |
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C'est l'impulsion qui oriente le bassin, et non les épaules, comme nous le faisons quasiment tous ! La phase de glisse se fait jambe tendue (pas de "squat" inutile pour revenir sur la jambe de glisse), et détendue (vous suivez toujours ?), bassin haut, le plus longtemps possible, afin de récupérer de l'impulsion (d'où la nécessité d'être impeccablement équilibré pour pouvoir reposer la jambe d'attaque quand on veut, et non pas quand on perd l'équilibre !)(phase 3). Pour les bras, il suffit d'être gainé (pour les bloquer, en quelque sorte). On les plante à la verticale devant la chaussure, puis aussitôt, lorsque la jambe d'attaque se fléchit (comme si on coupait le courant !), le poids du corps qui "tombe" est transmis aux bras ("effort gratuit" !). Leur action doit être très rapide :il ne faut pas les laisser filer loin derrière, car dans ce cas, ils orientent automatiquement les épaules à contre-sens, et le bassin avec ! | ![]() |
Guy (théoriquement !) dans la même phase de compression que Patrick. Les pieds ne sont pas assez serrés, et surtout, les épaules sont déjà orientées sur le ski de glisse, alors que la poussée n'est pas terminée. Le talon de la jambe de poussée va se soulever ! | On sent bien que ce sont les épaules qui tirent vers le haut, alors que ce devrait être le bassin qui oriente la glisse. L'alignement sur le ski de glisse n'est pas top (épaule entre les 2 skis...). |
Au final, vu de face, on doit voir deux temps :
"Bon, et bien maintenant, si vous avez mal aux cuisses, c'est que vous mettez une bonne impulsion..." Alors là Patrick, pas de problème, on a très mal aux cuisses, mais je ne suis pas persuadé que pour autant, notre technique soit la bonne !
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Comme vous le montrent Franck et Jean-Yves, le pas de patineur 1 temps repose toujours sur le "même principe", avec une impulsion sèche sur chaque poussée de jambe (flexion - extension), en conservant une phase de glisse très longue, bassin haut placé pour la récupération... On peut alors décomposer 4 temps. Vu de face, la ligne d'épaule décrit un mouvement ressemblant à un espèce de noeud papillon : | ![]() |
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La poussée du bras gauche de Liliane se fait trop loin derrière (main gauche - C), ce qui fait vriller le corps et les épaules vers la gauche, alors que le ski de glisse est le droit ! Pour compenser et maintenir l'équilibre sur la jambe de glisse, le bassin ressort vers la droite (A), le genou fait "aye", et la fin de la poussée s'est faite sur la pointe de pied (B). | ![]() |
Même souci pour Jérôme : les deux genoux dégustent, le bassin part sur le côté, et le centre de gravité n'est pas placé au-dessus du ski de glisse. La glisse sera donc automatiquement courte (donc récupération faible, et accumulation de la fatigue...), et le pied droit sera reposé trop vite pour palier au déséquilibre.
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En observant la jambe de poussée de Jérôme (la droite), on constate qu'il n'y a pas de flexion, ni de véritable impulsion : comme la plupart d'entre nous, il se balance d'un pied sur l'autre, en tournant le buste vers le ski de glisse. On passe partout, de cette façon, mais difficile de changer de rythme, et efficacité restreinte pour le rapport énergie/vitesse. On observe également que j'érôme fait l'effort de rapprocher les deux pieds (ce qui est très bien) : mais alors pourquoi aller le reposer si loin ?... Facile : les épaules ont déjà pivoté, et entraînent le déséquilibre avant. La talon du pied de poussée (droit) est décolé du ski : perte de puissance, fin de poussée alors que le contact ski-neige est quasiment fini... |
Vous aurez compris je pense, que le pas combiné (ou 2 temps de vitesse si vous l'appelez comme ça) fonctionne sur la même idée, de même que le pas de patineur (de vitesse, ou de récupération...). Il ne vous reste donc plus qu'à enchaîner tout ça, par tranche de 5 pas (ça fait réfléchir, je vous garantis...). Le summum est de finalement être capable d'adapter tout ça au terrain !
Et si on parlait de classique ?...
Avec d'aussi belles conditions de neige, Pierre et Alain n'ont pas résisté à l'appel du classique et de la poussette bleue ! Nous avons retrouvé certains des principes d'équilibration et d'impulsion du skate.
En effet, c'est l'impulsion donnée par la jambe de poussée qui doit nous permettre de "remonter" le bassin en position haute sur la jabe de glisse tendue, afin d'éviter de se retrouver en phase de glisse sur une jambe fléchie qui absorberait une partie de l'impulsion. La jambe de poussée doit revenir d'elle-même vers l'avant, et ne doit pas être lancée vers l'avant (pas de bruit de ski qui claque sur la neige en revenant vers l'avant). Il faut donc retarder au maximum le retour de la jambe arrière afin de rester en position de glisse (et de récupération) le plus longtemps possible, en appliquant finalement le même principe qu'en skate ! Le rôle de balancier des bras est important.
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Alain place une bonne impulsion, et son bassin est bien placé au-dessus de la jambe de glisse. Il est toutefois encore un peu trop fléchi, notamment sur la jambe de glisse. |
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Pour Pierre, la jambe de glisse est quasiment tendue, preuve d'une bonne impulsion sur la jambe de poussée : le contact ski-neige est maintenu le plus longtemps possible, et le talon monte peu en fin de poussée. Par contre, la période de glisse pourrait être allongée et surtout, la jambe en fin de poussée est ramenée vers l'avant de façon trop volontaire et elle claque sur la neige (pourquoi dépenser de l'énergie à ramener un ski qui de toute façon reviendrait tout seul ?!). L'idée y est, c'est juste une question de timing pour remonter davantage le bassin et avoir la jambe avant tendue... |
Bref, vous l'avez compris, nous avons passé trois jours inoubliables avec Patrick REMY, que nous remercions très chaleureusement pour ses conseils, sa disponibilité et sa patiente, sous oublier tout simplement sa gentillesse. C'est un grand champion, excellent pédagogie, et qui ne se prend pas la tête, ce qui ne gache rien. Certes, on a eu (et on a toujours d'ailleurs !) mal aux cuisses, voire même un peu à la tête (à force de réflécheir à ce qu'il fallait faire ou ne plus faire...), mais le jeu en valait vraiment la chandelle, et nous avons vraiment eu le sentiment de gagner en une douzaine d'heures de ski et d'éducatifs plusieurs séances de ski de début de saison. Reste désormais à penser à tout ce qu'il nous a exliqué, et surtout à le mettre en application...
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Post Scriptum : je pense que vous l'aurez bien compris, je n'ai absolument pas cherché à critiquer ou à descendre la technique de ski des copains, même si certaines photos ne sont pas forcément tendres ! Nous avons tous eu droit à notre petit lot de commentaires à partir des vidéos... Maintenant que nous cobnnaissons nos défauts (y'a de quoi faire), "Y'a plus qu'à..." . Quoi qu'il en soit, encore un grand merci à Patrick REMY qui a su gentiment nous mettre en boite, nous déstabiliser (ça c'est sûr...) et nous faire progresser.
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développée par Pierre
MICHEL / 10-mar-07
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