Stage de préparation avec Patrick REMY - La FECLAZ - 22 & 23 Décembre 2002
Commençons par le skating.
En ce début de saison, même si la neige se fait attendre, la motivation est là, et l'impatience démange les spatules des skieurs du CSM RILLIEUX Nordique. Afin d'être au mieux pour les premières courses de Janvier, et d'envisager les grands rendez-vous avec sérénité (Transjurassienne, Finlandia Hiihto, Vasaloppet...), nous avons organisé 2 jours de stage avec Patrick REMY (ancien membre des équipes de France de ski nordique) à La Féclaz. Même une météo franchement détestable le dimanche (pluie...), et douce le lundi, n'a pas découragé Adrien, Jacky, Serge, Roland, Jean-Yves, Pierre, Jean et Alain. C'est avec un certain courage, accompagné d'une abnégation évidente, mais avec le sourire, qu'ils se sont entendus dire par Patrick :"Les bases sont bonnes... oui, oui... mais il va simplement falloir oublier la façon dont vous skiez depuis ces dernières années ! Vous allez voir : le ski de fond, c'est un sport de parresseux : suffit de pousser un peu pour glisser longtemps !" Bon, ben... quand y faut y aller, faut y aller... Vidéo à l'appui, nous avons décortiqué ... nos erreurs !
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Répartis en deux groupes (avec Patrick et Gersendre), nous avons commencé par réviser nos gammes :"pour bien glisser, il faut être équilibré. Donc commencez par m'enlever un ski !" Petite descente, équilibration sur une jambe, pied libre légèrement en avant; les chevilles travaillent, et certaines d'entre-nous ont tendances à battre des ailes. Puis,après avoir skié sur un ski, nous avons balancé nos chaussures ! Et oui, déjà qu'une paire de ski, ça coûte cher, alors autant n'en utiliser qu'un ! Même raisonnement pour les chaussures ! |
Le principe du lancer de chaussure est finalement (comme le reste !) très simple:
Plus facile à dire qu'à faire, mais c'est un excellent exercice d'équilibration.Vous aurez pzut-être l'air un tantinet ridicule au début, mais faut savoir souffrir pour être beau ! Si j'ai été clair, vous devez donc avoir compris le principe de base prôné par Patrick : fini de pousser de façon bien régulière et symétrique sur un ski et puis l'autre, et orientant les épaules sur le ski de glisse. Attention au transfert de poids trop précoce ! En effet, en se concentrant trop sur ce fameux transfert, on finit par se balancer d'un ski sur l'autre, en mettant souvent trop de puissance sur les bras, et en étant finalement fréquemment en double appui ! "Dis Patrick, qu'est-ce qu'y faut faire alors ?" Simple ! il faut privilégier l'impulsion sur la jambe d'attaque, en poussant sur le talon (san les bras, et donc sans les bâtons pour les éducatifs), pour finalement "remonter" grâce à la dite impulsion sur la jambe de glisse. |
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Celle-ci doit être tendue (pas de "squat" inutile pour revenir sur la jambe de glisse), et détendue (vous suivez toujours ?), pour glisser le plus longtemps possible, afin de récupérer de l'impulsion (d'où la nécessité d'être impeccablement équilibré pour pouvoir reposer la jambe d'attaque quand on veut, et non pas quand on perd l'équilibre !).
Au final, vu de face, on doit voir deux temps :
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"chute
verticale" sur le ski d'attaque, talon plaqué au sol, épaules
orientées dans le sens du ski d'attaque (attention, ce n'est pas le buste
qui se penche en avant, mais véritablement le bassin qui descend). | ![]() | Détente oblique pour aller glisser sur le ski de glisse, jambe tendue. C'est l'impulsion qui oriente automatiquelent les épaules sur le ski de glisse. Dans le même temps, on ramène la jambe d'attaque contre la jambe de glisse, et on reste dans cette position de glisse et de récupération jusqu'à la prochaine impulsion. |
Voici votre serviteur en train de se faire la cuisse gauche, poussée de bâton à gauche (car dévers à droite !), c'est-à-dire mon mauvais côté (Tant qu'à se remettre en question, autant le faire complètement !), en train d'essayer de mettre en application tous ces beaux principes ! (photos prises à Névache, dans les Hautes Alpes, à Noël. Le temps exécrable durant le stage n'avait pas permis de la faire à La Féclaz ! De toute façon, si j'ai quelques conseils à vous donner, c'est plutôt :
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![]() | A partir du moment où l'on essaie de transcrire cela en côte, il faut insister sur la vélocité et la fréquence, plutôt que sur la force et la puissance : tirer trop sur les bras (travail du triceps) et loin en arrière bloque les épaules trop longtemps et empêche la bonne orientation de celles-ci et par là-même une impulsion rapide. Il est nécessaire de skier assis, cuisses fléchies (aïe, aïe, aïe les quadriceps !) en regardant le sommet de la côte |
"Bon, et bien maintenant, si vous avez mal aux cuisses, c'est que vous mettez une bonne impulsion..." Alors là Patrick, pas de problème, on a très mal aux cuisses, mais je ne suis pas persuadé que pour autant, notre technique soit la bonne ! Ce qu'il y a de certain, c'est que cette méthode impose absolument de savoir changer de côté de poussée de bras, car si on veut justement éviter les crampes dans les cuisses, il est impératif de changer de jambe d'impulsion tous les 10 ou 15 pas !... Moi, je vous dis : on n'est pas encore près de monter au Chalet des Ministres ou à Gèves de cette façon-là ! De toute façon, Patrick, il nous l'a dit :" j'ai mis 2 ans à y arriver en course...". Ce sera donc bon pour notre technique de dans 2 ans (Put..., 2 ans ! En attendant, mangez des pommes ! comme dirait l'autre...). | ![]() |
Lorsque l'on souhaite passer au pas de patineur 1 temps, il "suffit de conserver le même principe", avec une impulsion sèche sur chaque poussée de jambe (flexion - extension), en conservant une phase de glisse très longue, bassin haut placé pour la récupération... On peut alors décomposer 4 temps. Vus de face, la ligne d'paule décris un mouvement ressemblant à un espèce de noeud papillon :
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Même exercice de style pour Pierre, à Névache, en pas de patineur 1 temps... J'attends vos commentaires ! |
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La
flexion sur la jambe gauche n'est pas assez prononcée au moment de l'impulsion
: du coup, la poussée n'est pas tout à fait terminée lorsque
la jambe de glisse (la droite) se pose. | |||
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La
phase de glisse est bonne, jambe tendue, ples pieds se resserant assez vite. Puis
poussée de bâtons amenant la flexio sur la jambe droite; le ski de
glisse n'est toujours pas posé, spatule légèrement vers le
haut (ce qui est bien : signe d'une bonne poussée sur les talons.) |
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Début de la phase de glisse sur la jambe gauche, encore un peu trop fléchie pourtant (d'où un efort pour la retendre, qui ne contribue pourtant pas à la propulsion, ce qui signifie dépense superflue d'énergie !). Par contre, la dernière position est bonne : début de la poussée de bâton, jambes groupées, pied libre (le droit) en avant, bien équilibré sur le ski gauche avant de "comprimer le ressort" que constitue potentiellement la jambe gauche. |
Et si on parlait de classique ?...
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Après avoir cogité tout le dimanche en skating, Alain, Jean et Pierre ont remis ça le lundi en classique, histoire de se mettre le moral en vue d'une saison chargée (Bellecombes, Finlandia Hiihto et surtout Vasaloppet). Nous avons retrouvé certains des principes d'équilibration et d'impulsion de la veille. Ah ! Le fartage... Avant d'avoir une bonne technique, il faut déjà avoir le bon fart et les bons skis (n'est-ce pas Jeannot... T'as rien trouvé de mieux pour te faire farter tes planches par Patrick ?)... |
Nous avons donc commencé par, devinez quoi ?... et oui ! déchausser un ski ! Le but du jeu était de glisser en équilibre dans la trace, bassin placé haut et verrouillé, jambe de glisse tendue. En fait, c'est l'impulsion donnée par la jambe de poussée quio doit nous permettre de "remonter" le bassin en position haute sur la jabe de glisse tendue, afin d'éviter de se retrouver en phase de glisse sur une jambe fléchie qui absorberait une partie de l'impulsion. La jambe de poussée doit revenir d'elle-même vers l'avant, et ne doit pas être lancée vers l'avant (pas de bruit de ski qui claque sur la neige en revenant vers l'avant). Il faut donc retarder au maximum le retour de la jambe arrière afin de rester en position de glisse (et de récupération) le plus longtemps possible, en appliquant finalement le même principe qu'en skate ! Le rôle de balancier des bras est important. |
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Voici Jean, Alain et Pierre en pleine cogitation en classique. C'est que ce n'est pas simple de penser à tout à la fois ! (désolé pour les photos en noir et blanc, mais avec les gants trempés, et après 5 à 6h d'éducatifs en aller-retour sur 100 mètres de piste, on n'est plus très lucide dans les menus de l'appareil photo !)
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Jean a tendance à placer son impulsion trop tard sur son ski de poussée, et le talon se lève très haut derrière, ce qui est inutile : le contact ski-neige n'existant plus, cela ne sert à rien de pousser dans le vide ! |
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Alain place une bonne impulsion, et son bassin est bien placé au-dessus de la jambe de glisse. |
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Bonne impulsion pour Pierre aussi, mais la jambe de glisse est encore un peu fléchie, ce qui absorbe une partie de l'impulsion de la jambe de poussée. De plus, celle-ci est ramenée vers l'avant de façon trop volontaire et elle claque sur la neige (pourquoi dépenser de l'énergie à ramener un ski qui de toute façon reviendrait tout seul ?!). L'idée y est, c'est juste une question de timing pour remonter davantage le bassin et avoir la jambe avant tendue... |
Bref, vous l'avez compris, nous avons passez deux jours inoubliables avec Patrick REMY, que nous remercions très chaleureusement pour ses conseils. C'est un grand champion, excellent pédagogie, et qui ne se prend pas la tête, ce qui ne gache rien. Certes, on a eu (et on a toujours d'ailleurs !) mal aux cuisses, voire même un peu à la tête (à force de réflécheir à ce qu'il fallait faire ou ne plus faire...), mais le jeu en valait vraiment la chandelle, et nous avons vraiment eu le senstiment de gagner en une douzaine d'heures de ski et d'éducatifs plusieurs séances de ski de début de saison. Reste désormais à penser à tout ce qu'il nous a exliqué, et surtout à le mettre en application...
J'espère avoir retranscrit fidèlement les notions qu'il a voulu nous faire acquérir, avec mes modestes moyens (c'est bien connu :"Ce qui se conçpoit bien s'énonce clairement"). En tout cas, si j'ai un conseil à vous donner, c'est sans hésiter le suivant : si vous passez à La Féclaz, allez donc skier avec Patrick REMY, vous ne pourrez que progresser, et en plus, passer un bon moment (renseignements à l'Office du Tourisme ...).
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développée par Pierre
MICHEL / 10-mar-07
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