Transjurassienne - 76 km Libre - LAMOURA / MOUTHE - Dimanche 16 Février 2003
Vive le vent, vive le vent, vive le vent d'hiver ...
Samedi 15 février 2003 : nous voici à la veille du premier objectif de la saison, la Transjurassienne. Cette année, nous avons fait le plein, et ce sont 10 coureurs du club qui s'aligneront au départ demain à 8h45 dans la combe du Lac : les 2 Pierre (MICHEL et D'AMICO), Jean, Jacky, Marc, Jean-Yves, Jean-Louis, Alain, et enfin Guy et Jérôme, pour qui ce sera le baptême du feu sur la Transju !
Le temps est au beau, il fait froid, les épicéas sont chargés et la neige crisse sous les skis : c'est clair, demain, ça ne va pas glisser terrible, mais c'est le vrai parcours, ce qui n'arrive pas si souvent, et ça va être BEAU !
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Nous allons faire un petit tour tranquille du côté de la combe du Lac et du départ : les filets sont encore vides, mais demain matin, chacun cherchera la meilleure place. Les 2 Pierre, Marc, Jean, Jean-Yves, Jean-Lou et Alain démarreront de la première ligne, Jacky et Guy de la seconde, et Jérôme de la quatrième. En attendant, nous rentrons vers les Auvernes où nous logeons, en faisant un petit détour par le Chalet de la Frasse et le départ des Tuffes, rien que pour le plaisir des yeux, pour admirer la forêt au coucher du soleil, au calme... |
Dimanche matin, 6h : chacun s'ébroue et s'extirpe péniblement du duvet. Premier réflexe : aller voir à la fenêtre le temps qu'il fait ! La lune brille, les étoiles scintillent dans un ciel bien noir : il fait beau, mais pas trop froid (-10°C). Ca devrait aller côté fart (bleu, voire un brin de vert), mais la glisse sera moyenne. Le petit déjeuner avalé, nous bouclons les sacs vestiaires et prenons la direction de la Combe du Lac. Pour nous qui logeons au Chalet de Saint Claude aux Auvernes, nous y allons à ski, et nous ne nous rendons pas compte du vent dans un premier temps, puisque nous l'avons dans le dos ! Mais en nous rentournant au départ, on commence à sentir une petite bise de nord qui se lève, amenant les premières brumes : la météo ne s'était pas trompée (sauf sur la force du vent !).
Nous retrouvons le reste du groupe qui logeait dans les Belles Combes, à La Dalue. Tout le monde est prêt à en découdre, et s'impatiente avant le départ. Jean-Yves en profite pour se prendre un bon coup de poing dans le nez par un coureur qui s'échauffe en faisant des moulinets de bras : sur le moment, pas de bobo, mais le soir au chaud, il se rendra compte que l'arête du nez est bleue et fortement enflée... Heureusement, pas de gêne respiratoire, mais un bon nez de boxeur quand même !
8h45 : c'est parti pour la première ligne. Très rapidement, Jean-Yves et Pierre M. prennent les devants, suite à un excellent départ, sans aucun problème. Marc, Jean, Jean-louis, Alain et Pierre d'A. les imitent, et tout le monde s'engouffre vers la première montée de la Frasse. Le fond de piste est dur, la glisse relativement bonne, nous prenons rapidement notre rythme de course, sans s'affoler ni se battre : la journée est encore longue, et nous n'avons pas encore vraiment idée de ce qui nous attend après les Rousses ! Le tunnel de la Darbella se passe sans encombre, de même que la montée du bois de Ban avant Prémanon. Puis viennent les premières cloches et les premiers villages : l'ambiance est chaude, l'allure est vive, tout va bien. Le vent commence à se faire sentir, mais il n'est pas gênant, car souvent de côté, et la forêt nous abrite encore. Les premiers flocons font leur apparition également...
Le passage aux Rousses marque la fin de la première partie de course : le mur et le traditionnel bouchon sont avalés sans demander son reste, et nous arrivons dans la plaine ... Derrière, pour Jacky, Guy et Jérôme, le départ n'a pas posé de problème. Chacun file à son allure, en s'économisant au maximum. Bien sûr, les bouchons grossissent rapidement, et si aux Rousses, les coureurs de première ligne n'ont quasiment pas été stoppés, Jérôme y passe près de 5 à 10 minutes ! Suivant nos conseils, il se ravitaille : il en aura bien besoin... En effet, le climat aurait une forte tendance à devenir hostile dans la petite Sibérie (qui porte bien son nom !): le vent n'est plus une simple petite bise, il souffle fortement (pointes à près de 70 kmh d'après lamétéo suisse...), de face, et soulève la neige, qui additionnée aux flocons, vient cingler le visage. | ![]() |
Peu à peu, la piste est recouverte de congères : ceux qui se frottaient les mains d'avoir pris des skis raides au départ commencent à déchanter ! La tactique de course change radicalement. A la sortie du tunnel des Rousses, de gros pelotons se forment (15,20, voire 30 coureurs à la queue leu leu !), pour lutter contre le vent. il faut à tout prix éviter de se retrouver seul en chasse-patate derrière un groupe, car même si celui-ci est à 30 m devant, on ne le rattrappe jamais et on s'épuise. La situation empire encore entre Bois d'Amont et le Brassus :"tu verras, c'est une partie facile... Tu skies décontracté, en mettant de temps en temps les bras pour relancer dans les quelques petites bosses, mais tu pourras récupérer tranquillment !" C'est ce qu'on avait tous dit à Jérôme avant la course... Et ben c'est raté pour la récup ! Pas de patineur 2 temps en permanence, si possible à l'abri derrière un grand costaud (à ce jeu-là, Marc et Pierre d'A., du haut de leur mètre 85 ou 90 ont du mal !), en s'efforçant de ne jamais prendre plus de 2 mètres de retard, au risque de ne plus pouvoir combler le trou ! Jean en profite pour se distinguer : jusqu'alors bien à l'abri, il perd ses lunettes dans une rafale. Le temps de les remettre et il perd 15" sur le groupe où il se trouvait : malgré une tentative d'accélération sur 1 km, il ne le rejoindra jamais, et comme le groupe suivant est à plus de 500m derrière, il finit tout seul jusqu'au Brassus ! Grave erreur...
Du coup, le retour vers Bois d'Amont se fait vent favorable : ça change, et on finit même par avoir trop chaud ! Mais au 43° km, les organismes ont déjà bien plus soufferts que d'habitude. Les temps de passage à Bois d'Amont sont très lents, même si nous sommes encore groupés (mis à part Jean-Yves qui carracole loin devant, vers la 100° place). Pierre navigue vers la 220° place, Jean-Louis suit à une minute, Jean à 1'45", Marc à 3'30". Puis viennent Alain, Jacky, Guy parti prudemment, et enfin Jérôme, qui commence à trouver que décidément, le vent est un peu fort...
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Jean-Louis bascule donc sur Bellefontaine avec quelques longueurs d'avance, alors que Pierre se ravitaille dans la descente. Dès lors, on retrouve un petit air de "déjà vu" : vent de face, congères, grésil dans la figure, et pas de patineur 2 temps sans arrêt... Ca use ! C'est ce que se disent Jean-Yves et Jean, qui commencent à coincer fortement vers les Mortes. Pierre, Marc et tous les autres temporisent et gèrent les forces qui leur restent. La sortie du ravitaillement de Chapelle est dantesque : le ravito est abrité, mais l'entrée dans la Combe des Cives pas du tout ! Les batons flottent derrière, et il faut faire de véritables efforts pour les ramener dans l'axe... Bref, pour résumer, et pour faire court : Y'EN A MARRE ! C'est ce que se dit Jean-Yves, que Jean-Louis à rejoint pour les 15 derniers km. C'est aussi ce que se dit Jérôme qui continue à ramer dans les congères... En plus, à force de rajouter des petites rallonges par-ci par-là (les tremplins de Chaux Neuve sont très beaux, certes, mais bon... quand est-ce qu'on arrive ?), cette Transju finit par être interminable (une Transju de plus de 80 km ?). |
Tout le monde passe la ligne d'arrivée à Mouthe avec le sentiment d'en avoir terminé avec un bon moment de galère ! Jacky finit même avec une paupière gelée. Jean-Louis (qui par respect pour les jeunes papas est resté avec Jean-Yves), et Guy sont quasiment euphoriques à la vue de leurs excellents résultats. "Eh ben celle-là, on s'en souviendra ! Décidément, les parcours traditionnels, ça use : après les trombes d'eau de 1999, le vent de 2003..." En tout cas, félicitations à tous pour leur course, et tout particulièrement à Guy et Jérôme, qui se souviendront longtemps de leur première Transjurassienne ("Dis Jérôme, tu reviens l'année procahine ?")
Classement |
Coureurs |
Temps
final | Temps
intermédiaire - Bois d'Amont (43° km) |
1 |
Patrick
ROELLI (Suisse) | 4h06'30" |
2h14'38" |
200 |
Jean-Yves |
5h12'30" |
2h29'06" |
201 |
Jean-Louis |
5h12'30" |
2h39'59" |
232 |
Pierre
M. | 5h15'04" |
2h38'57" |
355 |
Marc |
5h28'37" |
2h42'33" |
356 |
Jean |
5h28'38" |
2h40'46" |
538 |
Alain |
5h48'58" |
2h52'47" |
723 |
Pierre
d'A. | 6h08'51" |
3h02'28" |
758 |
Jacky |
6h13'09" |
3h10'24" |
768 |
Guy |
6h13'51" |
3h16'59" |
1528 |
Jérôme |
7h35'48" |
3h57'35" |
Page
développée par Pierre
MICHEL / 10-mar-07
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